Visite de l'écomusée - ferme du Clos Parchet
Visite du Clos Parchet
Ouvert en 1994 par Pierre et Simone Déchavassine, l’écomusée nous invite à remonter le temps… nous avons découvert l’histoire et la vie du Haut-Giffre dans cette ferme de 1815, en harmonie avec la nature et les saisons.
Pierre et Simone Déchavassine.
Nous avions sympathisé avec Simone lors du premier voyage à Fordongianus en 2009.
Par la suite nous avions emmené nos amis sardes au clos Parchet afin de leur montrer les racines locales, ce qui avait été très apprécié.
Nous avons renouvelé ce rendez-vous septimontain le jeudi 17 octobre 2024.
Nora BERIOU, guide du patrimoine nous a accueillis et nous a fait partager sa passion pour ce lieu chargé d’histoire
Pour commencer, Nora nous a présenté une maquette ( 1/20eme)très bien réalisée, qui a révélé les aménagements des fermes de Haute Savoie et leurs fonctionnalités.
Nous nous sommes ensuite dirigés vers le corti : potager, aspect essentiel de cette vie traditionnelle en autonomie et en harmonie avec la nature.
Par exemple la plante Tanesie était présente dans tous les potagers pour ces bienfaits.
Puis nous avons suivi Nora jusqu’à
la courtine , la cortena : l’entrée
La famille SIMON a construit cette ferme en 1815, comme indiqué au dessus de la porte principale.
Une énorme cheminée, la burne ou bourna siège dans la cuisine.
On faisait le feu à même le sol; les cendres servaient à la lessive et à recouvrir les braises le soir. Ainsi en soufflant le matin sur ces cendres, le feu repartait facilement.
En fin d’année, quand on tuait le cochon, la viande était fumée dans cette grande cheminée.
La soupe aux légumes était servie dans des bols taillés à même la table.
Après la traite des vaches, on laissait reposer le lait pour récupérer la crème sur le dessus.
Puis on faisait le beurre en utilisant ce genre de moule en bois :
2000 objets sont ainsi conservés au musée Clos Parchet, la moitié provient de la famille Dechavassine.
Les 2 traites ( la veille écrémée) et celle du matin servait à confectionner les fromages :
Chauffer à 37 degrés avec la présure ( caillette du veau ), on obtenait le caillé qu’il fallait ensuite casser.
Ensuite ce caillé était déposé dans un moule en bois pour qu’il s’égoutte.
Stocké à la cave, les moisissures apparaissaient, on frottait alors chaque fromage avec du sel .
Le fond du chaudron servait à faire du sérac
Le petit lait était utilisé pour faire la vaisselle.
L’eau de vaisselle allait ensuite aux cochons.
Une seule fenêtre laissait la lumière entrer dans la cuisine.
On allait chercher l’eau au bassin.
Ensuite les eaux usées de l’évier etaient récupérées à l’extérieur ( par le biais d’une goulotte) pour arroser le jardin
La chambre des parents se situait toujours contre la cuisine.
Nous sommes passés ensuite dans le pelle, la pièce où il y a le poêle. La pièce la plus chaude. Un placard dans le mur derrière le poêle pour les denrées sèches et la poudre à canon.
À propos des vêtements :
La robe de mariée était noire et on la portait tous les dimanches.
La coiffe était différente selon le village ( signe de reconnaissance)
La laine de mouton était cardée, puis filée avec la quenouille ( offerte par un prétendant) c’est pour cette raison que l’on disait:
« Ne pas accepter la quenouille de n’importe qui »
Tradition orale : les contes se transmettaient devant la cheminée le soir, lors de la veillée dans le pelle.
Dans le même temps on cassait des noix ( gremailler). Elles servaient à faire de l’huile.
C’est également dans cet endroit que dormaient les enfants et grands parents
Il y avait un système de lits à tiroirs
Les couvertures étaient en chanvre.
À partir d’une plante ( chanvre, cannabis) : Fabrication de la filasse, puis un écheveau qu’on portait au tisserand
Il y avait ainsi une autonomie pour les tissus et les vêtements.
Un trou dans le mur de cette salle permettait d’avoir un œil sur les animaux qui étaient dans l’écurie; cela permettait également à la chaleur de venir réchauffer cet endroit.
La salle de bain apparaît après la 2ème guerre
Avant on utilisait une bassine plate dans la cuisine.
Et le cacatire se situait à l’extérieur.
Pour faire la lessive, on utilisait un grand baquet en bois .
Ensuite nous avons quitté le logis pour observer les extérieurs; les murs sont protégés sur la façade ouest :
Un équilibre agriculture/ élevage: ainsi le fumier repart à la culture, et la paille revient vers les animaux.
L’écurie:
Ce sont les hommes qui s’occupent des animaux, qui les soignent.
L’étrille sert à brosser les bêtes.
Les cloches accrochées au cou du bétail ont un son différent pour chaque troupeau.
Quand le lait devait être descendu à la fruitière, ce sont les enfants qui le transportaient en allant à l’école avec un bidon accroché dans le dos : la boille.
Vers 1900, on compte 10 fruitières à Samoëns.
Des fromagers suisses vont faire des meules , avec de nouvelles recettes
Il y a une organisation collective qui produit des tonnes de gruyère.
1920, on commence à faire du reblochon , et on continue la fabrication de tommes
Puis regroupement des fruitières grâce aux camions citernes.
La grange est située au dessus de la maison.
On y stockait le foin bien sec.
Les enfants sautaient sur les tas pour tasser ce qui permettait d’en stocker le plus possible.
Les interstices entre les planches et les petites ouvertures pour les aérations
La charpente était peu inclinée pour ne pas que la neige glisse. En restant sur la toiture la couche de neige servait d’isolant.
Les Toitures sont en ardoise ou en tavaillon (epicea )
On faisait même des tuyaux en bois, ou des gouttières grâce à une tarière qui servait à évider l’intérieur des troncs.
Un banc d’âne pour tailler des ustensiles ( louche en bois etc…)
On rapporte à la ferme les brins de blés avec les épis et en utilisant un fléau on séparait les grains de la paille.
Ensuite pour éplucher les grains, on utilisait un van qu’on secouait en se positionnait dans un courant d’air afin que la paille plus légère se sépare.
On utilisait également une batteuse entraînée par une courroie elle même entraînée par la force hydraulique.
Autre batteuse
Les tarares ont remplacé les vans.
On travaillait également la pierre. Le têtu était utilisé pour dégrossir des blocs.
Le fer de Sixt est moins résistant.
On utilise la boucharde et les ciseaux pour finaliser les pierres taillées.
LE vocabulaire des tailleurs de pierre est le MOURMET.
En complément des bâtiments, on trouve un Four à pain partagé
Ainsi les charges de bois étaient également partagées
Le grenier ou mazot :
Ce grenier quasiment étanche servait à stocker les trésors de la famille ( papiers, semences , cloches des vaches…)
Un peu à l’écart pour être préservé en cas d’incendie.
La toiture vient d’être rénovée ( par l’Entreprise Pegorier ) car c’était urgent pour sauver la structure.
Cependant suite au décès de Simone DECHAVASSINE, les dossiers d’aides financières n’ont pas été finalisés. Il y a donc un appel aux dons pour régler la facture des travaux.
« Merci d’avance d’en parler autour de vous »
Le sac d’école était en bois, ainsi posé sur les genoux, il était utilisé comme pupitre .
Les plus malins l’utilisaient également comme luge en hiver !
1994 ouverture officielle de l’écomusée.
On retiendra le projet d’écrire un livre pour retracer l’histoire de Simone et Pierre DECHAVASSINE et leur œuvre .
Nous avons terminé cette visite enrichissante par un goûter partagé.